Crédit: Fondation L’Oréal © Julien Knaub & © Nicolas Gouhier

Prix Jeunes Talents L’Oréal-UNESCO : douze lauréates ont fait le choix de la France

23 octobre 2025 Communauté
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La cérémonie du « Prix Jeunes Talents France L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science », qui promeut et valorise les travaux de jeunes femmes scientifiques, s’est déroulée le 8 octobre dernier. Parmi les 34 chercheuses internationales récompensées, douze d’entre elles ont choisi un centre de recherche français pour poursuivre leur parcours. Portrait de ces douze chercheuses qui font progresser la science et participent à l’égalité femmes/hommes.

Créé en 2007, le programme Jeunes Talents France s’inscrit dans l’initiative internationale L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science, développé pour faire « progresser la science et inspirer les générations futures ». Ce programme a pour ambition de promouvoir la participation des femmes dans les carrières scientifiques en récompensant chaque année des doctorantes et post-doctorantes d’excellence qui œuvrent aussi pour élargir les sciences aux femmes. Pour l’édition 2025, les bourses attribuées, d’un montant de 15 000 € pour les doctorantes et de 20 000 € pour les post-doctorantes, permettront aux lauréates de poursuivre leurs travaux de recherche dans divers domaines : sciences de la vie, sciences physiques, mathématiques, informatique, ingénierie, biotechnologie de la santé, médecine fondamentale…

Onze alumnae réparties dans cinq grands secteurs de recherche

La pertinence, l’originalité et l’impact potentiel des travaux de recherche de ces jeunes chercheuses talentueuses ont ainsi été évaluées par un jury de personnalités scientifiques qui a examiné plus de 700 candidatures. Parmi celles-ci, onze alumnae chercheuses, doctorantes et post-doctorantes, soit près d’un tiers de la promotion 2025, sont mises à l’honneur et réparties en cinq grands secteurs de recherche.

Innover pour un futur durable

Rosa Diego Creixenti, post-doctorante au Centre de recherche Paul Pascal, unité mixte du CNRS et de l’Université de Bordeaux, chimiste de formation.

 

Ses travaux s’orientent vers la création de « matériaux magnétiques fonctionnels aux propriétés inédites, essentiels pour les futures technologies ». Originaire d’Espagne, Rosa a d’abord suivi des études dans son pays puis en Suède, avant de repartir pour la Nouvelle-Zélande puis de poursuivre son parcours en Allemagne et de rejoindre la France, à Bordeaux, où elle officie aujourd’hui.

Anna Zhuravlova, post-doctorante dans le laboratoire de nanochimie de l’Université de Strasbourg.

 

Originaire d’Ukraine, Anna a bâti un « parcours scientifique guidé par une curiosité insatiable ». Ses expériences variées, de la NASA à l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), ont enrichi « sa vision d’une science pluridisciplinaire ». Elle se spécialise actuellement dans la science des matériaux, « à l’intersection de la chimie et de la physique ».

Biodiversité et sociétés : préserver la planète

Meryem Aakairi, doctorante à l'Institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie marine et continentale (IMBE)

 

Née à Agadir, après un master en biologie et environnement dans son pays, Meryem a rejoint la France pour un doctorat sur les « contributions réciproques entre les populations et la nature dans les paysages culturels du Haut Atlas ». Elle étudie plus particulièrement les savoirs ancestraux des femmes Amazighes du Haut-Atlas pour la préservation de la biodiversité dans cette région.

Intelligence artificielle et modélisation : anticiper et façonner l’avenir

Bianca Marin Moreno, doctorante à l’Inria Grenoble.

Originaire du Brésil, Bianca a été « très tôt nourrie par la curiosité de résoudre les problèmes qui l’entouraient, de répondre aux questions du monde pour mieux le comprendre ». Ces questionnements l’ont naturellement conduite vers des études scientifiques : après une licence en physique mathématique au Brésil, elle intègre d’abord l’École polytechnique en France puis l'École Normale Supérieure Paris-Saclay. Aujourd’hui en thèse à l’Inria Grenoble, ses recherches portent sur « la transition énergétique avec les ressources de l’IA ».

Comprendre les lois de l’univers

Nawel Arab, doctorante au laboratoire Systèmes et applications des technologies de l'information et de l'énergie (SATIE - ENS Paris-Saclay/CNRS).

 

Originaire d’Alger, Nawel a suivi en France une formation en mathématiques à l’Université Paris-Saclay, avec une spécialisation à l'École Polytechnique en probabilités et statistiques, où elle s'est orientée en thèse vers « le traitement du signal et les systèmes dynamiques ». Elle a rejoint l’ENS Paris-Saclay pour un doctorat au laboratoire SATIE, où elle travaille sur « la reconstruction d’images radio-astronomiques ».

Tamanna Jain, post-doctorante au laboratoire de physique de l’École normale supérieure (Sorbonne Université/CNRS/ÉNS -PSL/Université Paris Cité).

 

Originaire de Sonipat en Inde, Tamanna est une chercheuse en cosmologie et gravitation, aujourd’hui en France, qui a suivi une partie de ses études au Royaume-Uni. Ses travaux se concentrent sur la « dynamique des objets astrophysiques compacts tels que les trous noirs et les étoiles à neutrons », qu'elle étudie « via les ondes gravitationnelles, des ondulations de l'espace-temps ». Parallèlement, elle s'investit activement en Inde pour améliorer l'accès à l'éducation.

Polina Perstneva, post-doctorante au Centre de Mathématiques Appliquées de l'École polytechnique.

 

Originaire de Saint-Pétersbourg (Russie), Polina a développé une passion pour les mathématiques et la physique dès le lycée. Elle a ensuite poursuivi ses études supérieures en France, intégrant l'Institut de Mathématiques d'Orsay où elle a également soutenu sa thèse. Ses recherches ont pour objectif d’établir « une classification complète du comportement d’une particule à travers un gaz ». Elles peuvent par exemple expliquer le « mouvement d’un virion de la Covid 19 dans les poumons ».

Développer des thérapies d’avenir

Nazareth Milagros Carigga Gutierrez, doctorante à l’école doctorale chimie et sciences du vivant (Université Grenoble-Alpes).

 

Née au Pérou, Nazareth a toujours été animée par le désir de « résoudre des problèmes médicaux ». Après un « parcours académique exigeant et un échange décisif en France », elle a choisi d'y poursuivre ses recherches. Aujourd'hui doctorante à Grenoble, elle met son énergie au service de la lutte contre le cancer du pancréas, son engagement pour la science étant « profond, porté par l'envie d'innover ».

Mahshid Hashemkhani, post-doctorante au laboratoire Nanomédecine, biologie extracellulaire, intégratome et innovations (CNRS/Inserm/Université Paris Cité).

 

Née à Qazvin (Iran), Mahshid a elle aussi développé une passion pour la science, particulièrement la chimie et les matériaux nanométriques. Son parcours l'a menée vers la recherche biomédicale en Iran, puis en Turquie via un doctorat sur les nanoparticules à base d’argent pour le traitement du cancer. La chercheuse a par la suite obtenu une bourse Marie Curie pour mener un projet post-doctoral en France afin de « développer des nanoparticules intelligentes dans le traitement du cancer du côlon ».

Mana Momenilandi, post-doctorante au Laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses, à l’Institut Imagine à Paris.

 

Originaire d'Iran, Mana a persévéré dans ses études malgré les défis pour devenir scientifique dans son pays. Diplômée de l'Université de Téhéran en biologie cellulaire et moléculaire puis en biotechnologie, et après un passage en Belgique, elle obtient un doctorat en immunogénétique en France. Ses recherches ont révélé « une maladie immunitaire rare, améliorant la compréhension des cellules sanguines ». Aujourd'hui, elle étudie les mutations génétiques et les réponses immunitaires. 

Kshama Sharma, post-doctorante à l’Université Claude Bernard - Lyon 1, au Centre de résonance magnétique nucléaire à très hauts champs de Lyon.

 

Originaire de l'Uttar Pradesh en Inde, son parcours l'a menée à une maîtrise et un doctorat en résonance magnétique nucléaire à Delhi puis à Hyderabad. Aujourd'hui post-doctorante en France grâce également  à une bourse post-doctorale Marie Curie, « elle se dévoue à l'amélioration des vaccins »

Comprendre la santé humaine

Marta Sablik, doctorante au Paris-Centre de recherche cardiovasculaire (Université Paris Cité/Inserm) et au sein de l’école doctorale BioScience Paris Cité.

 

Marta, d'origine polonaise, a effectué l’essentiel de ses études supérieures aux  Pays-Bas, de l’Université Erasmus de Rotterdam en passant néanmoins par l’Université Columbia à New York, avant de rejoindre la France où elle poursuit aujourd’hui ses recherches. Son approche interdisciplinaire a pour but de « transformer la prise en charge du rejet d’organe pour améliorer la vie des patients transplantés et repousser les frontières de la connaissance scientifique ».

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